Bioéthique (2) - Recherche sur l'embryon

Publié le par Jérémy

Recherche sur l'embryon

La recherche sur l'embryon humain est aujourd'hui en principe interdite en France mais, de fait, une dérogation l'autorise dans certaines conditions pendant cinq ans. Cette permission temporaire va être rediscutée lors de la révision des lois de bioéthique en 2010, ainsi que l'opportunité de l'autorisation du clonage thérapeutique.

La question de la recherche sur l'embryon humain est liée à la perspective de développer une « médecine régénératrice » qui aurait pour but de traiter les maladies dégénératives, notamment celles du système nerveux, et de réparer des tissus ayant subi de graves lésions. Cette médecine régénératrice utiliserait pour cela des cellules souches, qui ont la caractéristique d'être non spécialisées et qui pourraient reconstituer les tissus ou organes défaillants. Il en existe plusieurs types : les cellules souches adultes, les cellules souches de sang de cordon, les cellules souches embryonnaires et les cellules souches pluripotentes induites.

Malgré l'enthousiasme qu'il suscite, le développement de traitements à court terme à partir de cellules souches embryonnaires n'est pas médicalement envisageable dans l'état actuel des connaissances. Il pose en outre de graves problèmes éthiques. En effet, leur utilisation suppose la destruction d'embryons. Or, si l'on reconnaît en l'embryon dès la conception un être humain, faisant partie de l'humanité, on ne peut le traiter comme un matériau de laboratoire qu'on rejetterait après l'avoir utilisé comme réserve de cellules. Ce serait une grave atteinte à sa dignité. Il importe de rester en garde contre des artifices de langagecouramment utilisés aujourd'hui pour récuser les objections d'ordre éthique. Nombre d'entre eux se révèlent arbitraires, et cherchent à masquer la réalité. Chercher à obtenir des cellules souches par ce qui est désigné comme « transfert de noyau » reviendrait non seulement à utiliser des embryons humains pour la recherche, mais de plus, à les créer directement dans ce but pour finalement les rejeter.

En revanche, la recherche sur les cellules souches adultes et sur les cellules du cordon ombilical ont déjà permis des applications thérapeutiques encourageantes pour des développements futurs. On doit aussi évoquer les espoirs pour la thérapie cellulaire que suscitent les « cellules souches pluripotentes induites », découvertes en 2006 par une équipe japonaise ; elles suscitent désormais un très grand intérêt chez les scientifiques, car elles semblent avoir la plupart des propriétés des cellules souches embryonnaires, sans poser de questions éthiques particulières.

Il s'agit donc de prendre le recul nécessaire à une politique de la santé réfléchie et équilibrée qui, sachantéviter le piège du scientisme,-trouvera une juste place aux perspectives de thérapie cellulaire, et à d'autres champs du domaine bio-médico-social, à la recherche pharmaceutique, au développement de stratégies médicales et de structures médico-sociales adaptées, à l'accompagnement des personnes et des familles concernées par les maladies dégénératives ; - évitera de privilégier l'intérêt particulier de certains patients par rapport au bien commun de la société au niveau national et international.

Synthèse extraite du livre "Bioéthique, propos pour un dialogue", de Mgr Pierre d'Ornellas et les évêques du groupe de travail sur la bioéthique, DDB, février 2009. 
source : http://bioethique.catholique.fr/

Publié dans Bioéthique

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