Résurrection et réincarnation, est-ce compatible ?

A propos de la réincarnation, la réponse est claire : elle est incompatible avec la foi chrétienne.

En voici quelques raisons :

- La réincarnation occulte l'idée du Dieu Sauveur, auquel nous croyons. En effet, par la réincarnation, l'homme essaierais de se sauver lui-même, de se rapprocher de plus en plus de Dieu (d'un dieu ?). Seules ses propres forces seraient nécessaires, sans aucune intervention de Dieu... pas de pardon. L'homme atteindrais la divinité par ses propres actions méritantes. Il devrait se sauver seul.
Hors, pour nous chrétiens, nous ne pouvons nous sauver seuls : nous avons besoin de l'intervention de Dieu, qui s'est fait proche de nous, avec nous (Emmanuel), pour nous montrer le vrai chemin de la vie et Il nous a sauvé par sa Croix. Le chrétien sait qu'il ne peux rien sans l'amour et la miséricorde de Dieu.

- La réincarnation oppose l'âme et le corps : idée platonicienne. L'âme serait enfermée dans un corps, qui serait alors assimilable à une prison. Celle-ci irait de corps en corps, jusqu'à atteindre la divinité... Il serait même pur esprit, libéré de tout corps.

Pour la foi chrétienne (et même juive, ou musulmane), Dieu a créé l'homme comme un tout, corps et âme, et non pas, une âme enfermée dans un corps. Nous sommes être humain tout entier et non une âme dans un corps. Nous sommes, corps et âme, créés à l'image de Dieu. La dimension corporelle de chacun fait partie de l’identité de sa personne et c’est cette personne tout entière, avec ses rapports au monde, qui sera transformée.

- La réincarnation ignore cette vie de relation unique ; elle ignore l'amour, le don et le pardon de Dieu comme d'un père pour son fils... il faut que l'esprit de l'homme, obtienne par lui-même la paix. Cette différence fondamentale rend incompatibles l'idée de résurrection et celle de réincarnation.

- étymologiquement :

"résurrection" vient de "re-surgere" = mettre en mouvement, surgir, et donc, relever, mettre debout.

"réincarnation" vient de "caro/carnis" = chair, et donc, retour dans la chair.

Encore une fois, on voit ici que résurrection et incarnation sont incompatibles car ne faisant pas entrer dans la même dynamique.

- "Selon la foi chrétienne, la vie humaine ne se répète pas, d’où le sérieux de l’existence sur cette terre. C’est sur cette terre que l’homme peut refuser l’amitié de Dieu, c’est là que cette amitié a été renouvelée dans le Christ et que chacun est libre d’accueillir ou de refuser la nouvelle vie qui lui est offerte. Il existe donc un lien réel entre les choix faits dans cette vie et la condamnation ou le salut. Sinon ce serait au prix de la liberté de chacun. Ainsi l’Église n’écarte pas la possibilité d’une condamnation (l’enfer). Mais en même temps elle proclame sa foi en l’efficacité de la volonté salvifique universelle de Dieu. En effet, dans le concret, elle n’a jamais déclaré quiconque damné."

Pour approfondir le sujet :

sur le site du diocèse d’Arras : résurrection et réincarnation